Les prises de risque en médiation familiale

S’exposer à l’autre comporte une part de risque. La médiation permet de le prendre à bon escient.

Une forme de courage est nécessaire aux personnes pour venir en médiation familiale. A leur manière et à leur rythme, dans les conflits qui les opposent, elles prennent le risque de la rencontre, celui de se parler, celui de s’écouter, celui de se repositionner, face à « l’autre » avec qui il y a tension ou conflit.

Comme l’écrit le psychologue Carl Rogers (1902-1987), « chaque question, chaque réponse, nous rendait, l’un comme l’autre, infiniment vulnérable, face aux risques de mise en cause, de critiques, de ridicule ou de rejet… » Il ajoute : « Nous ne nous permettons guère de comprendre exactement ce que veulent dire les autres. Pourquoi donc ? à mon avis, parce que comprendre c’est courir un risque. » Et il poursuit : « Si je me laisse aller à comprendre vraiment quelqu’un d’autre, il se peut bien que je m’en trouve changé. » (1)

Faire tiers face à une parole qui dérange

Le médiateur familial permet aux personnes de pouvoir prendre le risque de se retrouver en présence l’une de l’autre. Parler de soi, c’est s’exposer à un risque lié à l’intime. Extérieur à leurs problématiques, n’étant ni juge ni arbitre, le médiateur familial fait tiers, il accompagne la circulation de la parole et soutient l’écoute de chacun. Il offre la possibilité de s’affirmer, de se différencier, puis de faire autrement.

Écouter, c’est le risque d’être confronté à la réalité de l’autre et à ses émotions. Grâce à sa capacité d’écoute bienveillante et à son positionnement de non-jugement, le médiateur familial permet aux personnes de dépasser cette prise de risque d’une parole qui peut déranger. La médiation familiale n’étant ni le lieu de la preuve, ni celui de la vérité, il demeure celui de la réalité de chacun. Cette caractéristique en fait un lieu unique.

En miroir, le médiateur familial prend lui aussi le risque de la rencontre. En effet, il peut être touché par les émotions exprimées, et paradoxalement s’il se coupe de ses émotions il pourrait sembler désincarné. Entre empathie et distance, le médiateur familial se doit de doser chacune de ses interventions.

Carine Tedesco, médiatrice familiale DE

(1) Carl R. Rogers, L’approche centrée sur la personne. Anthologie de textes présentés par Howard Kirschenbaum et Valérie land Henderson, Editions Ambre, 2013.

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