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La cohabitation forcée :
une souffrance supplémentaire dans la séparation

De plus en plus de couples juste défaits doivent cohabiter sous le même toit tant l’accès au logement s’est complexifié. Or les conséquences de cette cohabitation ont un fort impact sur le processus de séparation des personnes.

Le décalage est fréquent dans le vécu des personnes se séparant, l’une ayant mûri sa décision tandis que l’autre l’apprend juste et peut être en état de sidération, voire dans le déni. La proximité de l’autre empêche le couple de se détacher et d’acter la séparation.

Si c’est le temps de la colère, celle-ci peut être difficile à contenir et la cohabitation augmente alors le risque de violence. La tristesse, voire des symptômes dépressifs contribuent à l’impossibilité de faire des démarches en vue de trouver un logement. La situation est vécue comme subie.

L’enfant ballotté

Par ailleurs au quotidien, la situation apporte de la confusion pour les enfants, dans l’illusion d’une éventuelle réconciliation et l’impossibilité d’intégrer l’idée de la séparation. L’enfant peut être plongé dans le conflit de ses parents, ballotté de l’un à l’autre.

Désormais, les concessions sont pesantes là où auparavant une tolérance permettait d’accepter les défauts de l’autre ; si la période dure trop, ces efforts finissent par user et encore plus abîmer la relation.

C’est la situation que vivent Claire et Maxime, parents d’une petite fille de deux ans qui ont décidé de mettre en place une résidence alternée une semaine une semaine, alors qu’ils sont contraints de cohabiter quelques mois. En effet, seul Maxime a une solution d’hébergement chez des amis certains jours. Les jours de cohabitation, il est fréquent que leur petite fille réclame un parent alors que c’est la semaine de l’autre. C’est douloureux pour les deux parents et incompréhensible pour un si jeune enfant.

Que peut apporter la médiation dans le contexte particulier de la cohabitation ?

La médiation donne à chacune des personnes la possibilité de cheminer vers la séparation en co-construisant un temporaire acceptable, que ce soit à plein temps ou à temps partiel. Lors de la médiation, chacun peut dire ses besoins, ses souhaits pour aménager l’espace commun :

• élaborer ensemble un « code de vie » qui facilite de façon très concrète le quotidien, par exemple les tâches que chacun accomplit, qui fait quoi avec les enfants, qui paie quoi, etc. ; cela pour éviter les heurts.
• Répartir le temps passé dans le logement afin de ne pas se croiser trop souvent et pour éviter les tensions.
• mettre au point une communication adaptée à cette période périlleuse : façon de s’adresser à l’autre et mode choisi (sms, mails, etc.).

La médiation familiale permet aussi de préserver l’avenir de la relation. Chacun peut mettre des mots sur la séparation et peut-être ses causes et ses effets. Elle peut favoriser aussi une coparentalité future.

C’est parce que la cohabitation est une étape difficile, qu’elle peut paradoxalement favoriser une recherche d’apaisement. La médiation peut faire passer d’une cohabitation forcée à une cohabitation possible.

Axèle, Christine, Nathalie, Sonia, médiatrices familiales, La Maison de la Médiation

 

Crédit de l’image : Htc Erl from Pixabay

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